HUGUES DECOINTET
Hugues Decointet
né en 1961 à Bienville
(France)
vit et travaille à Paris
 
PLATEAU, PEINTURE, PROJECTION

Après un diplôme d’ingénieur agronome, qui l’amènera à travailler plusieurs années en Afrique, Hugues Decointet vient vivre à Paris et se consacre à la peinture. Il fait sa première exposition personnelle à la galerie Lucien Durand en 1991.

Il devient en même temps directeur artistique de bon nombre de films et s'intéressera ainsi à certains moments de la réalisation cinématogaphique qui trouveront une nouvelle dimension dans ses travaux futurs : la fabrication de décors, le "jeu" des accessoires, le "rôle" des auditions, le mystère de la projection…

Viendront des pièces comme Bleu, Pasolini peut-être, ou Chambre rouge ou les chutes réalisées à partir de courts morceaux de films récupérés, des "scènes de peinture" prises dans le cinéma... Des projets comme La Chambre au Songe ou On dirait la Mer auront eux pour origine les qualités scéniques d'un tableau de la Renaissance, ou un dispositif découvert dans un (rare) livre sur les Décors de cinéma.

Son travail se présente alors sous forme d’installation rassemblant éléments de décors, objets scéniques, tableaux ou photographies, mais aussi projections de diapositives, films vidéo ou animations... sorte de plateau de tournage (d’un film improbable), scène vide de personnages (si ce n’est le spectateur-visiteur lui-même).

S’y côtoient différents moments et "objets" du cinéma, présentés de façon disloquée, et à contre-temps, sans souci de la chronologie habituelle de la réalisation d’un film . Apparaît ce qui disparaît dans la fabrication de l’image, s’y dissout, ou est "coupé": un élément d’arrière-plan de décor (Découvertes), un tableau-accessoire (...Morandi), les "rushes" d’une Audition, ou la pellicule d’un film mal conservé, brûlé par la chaleur, devenu Chutes…

« Il élabore des dispositifs qui ouvrent l’image à une nouvelle temporalité. (…) Hugues Decointet renverse le jeu entre apparence et illusion pour mettre en scène des espaces qui donnent une place nouvelle au spectateur : celui de monteur .»*

Ces "scènes" n'apparaissent jamais vraiment finies: Hugues Decointet les remontre, les remonte selon les situations, provoquant de nouvelles pièces, de nouvelles images. « (…) La notion d’œuvre s’ouvre à celle de processus et celle d’auteur à l’interprète.»**

Sa pièce la plus protéiforme, la Chambre au songe, a pris naissance pour l'exposition "in situ" Non Lieu n°2 (Rio de Janeiro, 2001), s’est poursuivit avec le tournage d’une Audition durant Nuit Blanche (Paris, 2002), pour être présentée en 2003 au Centre d’art contemporain Museo Pecci (Prato, Italie), et durant l’Été photographique de Lectoure. Le film La Chambre au Songe/Audition continue d’être montré dans différents festivals comme Transat Vidéo (Caen, 2004)…

* Marie de Brugerolle, Lucid camera, 5 Manifestations + 1 Non Lieu, éd. artgates, 2002
** idem, dans Sampling, samplons, sampler…pratique de l’échantillonnage, Monter Sampler, éd. Centre Pompidou, 2000